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journalier 15 03 15 / Grand rangement

dimanche 15 mars 2015, par C Jeanney

Grand rangement de site, de tête sans doute aussi, et cette relation entre les deux qui ne donne pas d’indication sur ce qui arrive premier (entre questionnements de tête et questionnement de site), ni ce que ça change, si ça change, ma peur de radoter toujours tenace.
Quelqu’un balaye la neige sur le giro et un cycliste a le visage d’un guerrier péruvien. L’avantage du sport c’est de toujours savoir qui arrive premier.
Le sport, c’est bien à écouter : "image qui fait plaisir à voir" et "y’a pas d’inconnu". Si ce n’est pas consolateur en ce bas monde alors quoi. Mais seulement quelques secondes, mon allergie au sport aussi tenace que ma peur du radotage. Le commentateur, à mon écoute, ajoute "il faut en permanence changer de rythme". Non seulement ça repose, mais en plus ça répond aux questions flottantes, et avec quel à-propos.
Râler sur le mot toujours, mais qu’il s’en aille, il me revient aux dents comme un chewing-gum maudit, sans cesse jeté, toujours récupéré (encore !).
Vu un rond-point de François Bon (pas le dernier où il manque d’être frôlé-bousculé-déplacé-repoussé par des mercedes arrogantes) (le correcteur orthographique, compréhensif, me propose "merdes" à la place de "mercedes"). Depuis là, rencontrer le travail d’Hubert Lucot. Quelque chose fait sens d’un coup, comme une bille se place dans un trou, les petits labyrinthes sur les capuchons de plastique de ces réservoirs tubes pour faire des bulles (le mot plastique que j’ai toujours (oh) envie d’écrire plastic, et l’ayant fait une fois dans un texte, une relectrice me répond "boum" et rit). Dans les extraits que je lis, cette sorte de matière où s’enfoncent les ongles, ce tangible d’un coup.
La voix, donner de la voix, poser la voix, souhaiter lui donner un peu plus d’atone, mais en réécoutant les fractions sèches ou interrogatives ou fêlées les laisser inchangées, alors qu’elles sont moches et me pèsent comme des griffes aux genoux (accepter d’être soi, ce travail).
Des échanges chauds, des signes. Un fois qu’ils sont avalés, comme stockés dans un endroit improductif mais pur, se ronger les ongles en regardant sans voir le jardin par la fenêtre où un chat m’examine. Je lui souris en réponse, comme si c’était quelqu’un, mais c’est un chat et le langage de la physionomie amicale d’un visage lui échappe. Il s’enfuit, ces signes qu’on lance, sans se douter qu’ils tombent totalement loin du compte.
En "nettoyant" le site, retrouver des traces, anciennes traces, fêlures traces d’un vase communicant avec l’amie. Et ce que ça fait derrière, physiquement, comme crier dans un hangar vide. Où vont les sons.
Retrouver d’autres traces qui semblent avoir perdu leur sens (ou elles n’en avaient pas avant, mais ça ne se voyait pas) (le temps travaille correctement en bonne éponge à récurer).
Installer cette rubrique. Rapport au temps, rapport au quotidien, et cette coïncidence de lire que nait une "sorte de journal" chez Daniel Bourrion. Ce que cela entraîne comme choix et replacements. Où on parle, depuis quoi et qu’est-ce que l’on regarde, comment. Les constructions non formulées ce qu’elles disent une fois écrites. Et qu’est-ce qu’on vise, visée, viseur (de la chasse résonne dans ce journal là-bas).
Sans doute chercher une fonction "regroupement", face à un passé fait de projets lancés comme des billes allant se perdre là ou là ou je ne sais où. Rassembler plus autour de soi, vers un "tout", semblant de tout (peut-être les séquelles encore vives d’un ancien burn-out, séquelles aussi tenaces que ma peur du radotage ou que mon allergie au sport) (l’obstination des choses tenaces s’entête à m’encercler avec persévérance).
Recherche d’un rassemblement de moi possible, sorte de construction, entre la voix à la petite couverture blanche d’Oblique et la voix de VW, placer ma voix peut-être ? (toujours finir par une question) (maudit toujours).

(pendant que d’autres pédalent sous la neige)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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