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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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journalier 30 01 19 - norman bates

mercredi 30 janvier 2019, par C Jeanney


 écouter éric vuillard lorsqu’il dit que dans les archives, quand les pauvres sont mentionnés, c’est parce les actes judiciaires sont conservés (procès, prison, exécution)
que finalement c’est toujours le pouvoir qui choisit de conserver tel ou tel document
longtemps que le signe égal est tracé entre pauvreté et culpabilité
 en pleine nuit, le réveil brusque, la conscience brusque et éclairante, si évidente ! puis le sommeil revient et il engloutit tout // ce que j’ai noté est sans sens
 un autre micro-réveil, un autre rêve à noter rapidement avant qu’il disparaisse dans le quotidien du matin
 c’est une réunion, je dois passer entre deux meubles, je n’ai pas vu sur quoi je marchais, je glisse sur des 33 tours à cause d’un mange-disque calé sur le sol dans le passage, les disques glissent sous mes pieds, des 33t et des 45t aux logos antiques, on me fait remarquer que c’est un gros problème avant de me sourire, c’était une blague, ce n’est pas grave et je n’ai pas à m’excuser, nous partons avec F vers une maison dont le sous-sol est une immense véranda, tout à coup mon téléphone sonne, c’est C qui n’est pas très contente, j’aurais dû l’appeler pour lui souhaiter les vœux du nouvel an, je suis contrite tout en pensant qu’elle est morte depuis plusieurs années et que donc ça ne devrait pas trop la contrarier ces vœux oubliés, elle est un peu sourde mais pas tant que ça, je fais semblant d’être en voiture pour ne pas lui répondre tout de suite, je dis attend, attend, attend, là je conduis, pour me donner le temps d’imaginer un mensonge plus crédible, F entre dans la maison et comprend tout de suite ce qui se passe, en silence elle me conduit près d’un fauteuil, elle le retourne, C y est installée : très vieille, le visage buriné et ridé, sans me regarder elle marmonne qu’elle est déçue, que je l’ai déçue, et je ne peux même pas me défendre en lui expliquant qu’elle est morte car elle ne le sait pas

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

Messages

  • le rêve fait penser à Richard Widmark, Kiss of death se nommait le film (Henry Hataway, 1947) (en frenchy Le carrefour de la mort) où le RW en question et en riant précipite une infirme dans son fauteuil roulant et l’escalier (chacun fait ce qu’il peut) (moi ce serait plutôt des zeugmes, là) (il n’est jamais complètement sûr avéré fondé qu’on saura, en étant mort, qu’on l’est) (on en reparlera :°))

  • J’ai toujours trouvé qu’il avait un faux air d’Antony Perkins dans un des chefs-d’œuvre d’Hitchcock, ce Norman Bates.

    Il est vrai que certains rêves sont des mini-psychoses : on cherche, au réveil , qui était le metteur en scène.

    Souvent on ne pense pas à noter le scénario, toujours meilleur pourtant que ce film nul, diffusé mercredi soir sur Arte (avec son titre ronflant à la Bourdieu, "L’Economie du couple") d’un certain Delafosse, dont le scénario est dû à Mazarine Pingeot, du temps où elle officiait dans ce domaine à Paris VIII.

    "La mort en ce jardin"... oui, mieux vaut revoir un Bunuel, par exemple.

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