– donc mon cerveau savait avant que je le comprenne
– cette histoire d’écrire des textes accessibles sans dictionnaire à portée de main, sans connaissance pré-requises, sans élitisme, cette affaire qui me chiffonne, me questionne, me déprime les jours sans, me travaille les jours avec : ce n’est pas le problème
– tous ces discours qui parlent comme si l’autre était un pot de fleur à remplir
depuis le haut
– et si l’affaire, la grande affaire, c’était d’écrire do it yourself
(DIY une recette au milieu d’autres — ma recette — tente-le coup toi aussi tu verras bien si ça résonne — écrire c’est proposer)
– écrire comme expérience au milieu de
comme tentative au milieu de
(hum, tentative, ce mot me rappelle quelque chose)
écrire ras la terre en expérience du vivre — du vivre parmi
(vivre écrire c’est pareil)
(on n’imagine pas d’écrire en dehors du vivre, du temps, de sa situation, du soi et de comment on envisage ce soi au milieu de tous les autres soi, parmi tous, écrire se fait toujours parmi, pas isolé, parmi, pas éclairant, pas dominant, parmi)
Y. O. donne des recettes pour créer des musiques des poèmes, des tableaux, dans son livre Pamplemousse
écrire en étant la cuisse d’un fruit, le croissant d’une orange serré au milieu d’autres croissants d’orange, parmi
– et ce serait valable et légitime car nous sommes tous valables et légitimes
– écrire en apprenant de l’autre
– apprendre apprendre
– la légitimité est dans le faire
– parmi, avec
(déjà petite j’aimais bien ces mots-là, parmi, avec, je les trouvais très singuliers
celui qui se finit en i en deux syllabes claquées et douces, totalement asymétrique
celui qui finit par un c, comme s’il lui manquait quelque chose et qu’il avait été tranché net)
– je redécouvre le pouvoir liant de la ficelle, ça n’est pas neuf, c’est bien
(avec des ficelles, on peut créer une forme avec un œil, silhouette discrète d’une bête de la mer parmi d’autres)

fonds Dominique Houdart-Jeanne Heuclin sur gallica.bnf.fr

.

(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)