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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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François Bonneau dans Le vent quand il ne souffle pas (#vaseco d’octobre 2012)

samedi 6 octobre 2012, par C Jeanney

Grand plaisir d’échanger ce jour avec François Bonneau du blog L’irrégulier

auteur d’un texte hors norme et presque « hors dimension » (ou plutôt d’une dimension inhabituelle)

Millimètres

objet sonore et fragmenté, expérience réelle, intérieure, ne ressemblant à aucune autre, avec pistes de lectures multiples .

« C’est une voix en lutte contre la pensée qui décortique, la pensée qui règle et organise le monde, la ville, notre présent. Mais on ne mène pas cette lutte à distance : on va tout auprès, tout contre de ce qui plie, craque, grince, tranche. On bat la mesure. »

C’est au contraire vers le ‘massif’ que nous avons orienté ce vase communiquant en choisissant notre thème commun, la voiture.

Le vent quand il ne souffle pas.

 

La clé, on pourra l’arracher là-bas ; le silence, alors, se percera des cliquetis irréguliers du moteur qui refroidit.

Plus tard, moteur éteint, je ferai ce que fait le vent quand il ne souffle pas.

Pour l’heure, rouler encore, vitres closes.

Sur une aire de repos, on croisera cette jeune fille, dans sa Mercedes antique et vaste, une qui tracte plus qu’elle ne propulse, une qui préfère baisser ses phares. Une qui a mis les bouts.

Pneu crevé, on consolera celui qui maudissait sa citadine, celui qui, dit-il, a déserté le caillon, qui agite le manche du cric, qui se couche sous son véhicule, qui n’a pas si souvent l’occasion d’observer le labyrinthe qui déborde là dessous, pneu crevé tout de même, il se dira qu’elle n’est pas si mauvaise que ça, et maintenant la manivelle.

Passage cédé, on avancera, parallèle à celle qui ferme ses yeux face au rétroviseur et qui se remaquille, on avancera, toujours parallèles, malgré ce compte-tour qui, régulièrement, grimpe encore et s’agace, malgré les voyants et les avertisseurs, malgré ce plein qu’il faudra bien faire, tôt ou tard.

On aura beau retarder l’érosion, il faudra bien, plus loin plus tard, couper le contact.

Moteur éteint, je ferai ce que fait le vent quand il ne souffle pas.

 

François Bonneau

qui prend ma place

comme je prends la sienne, ce jour

Les autres participants à ce vase communicant du mois sont visibles et visitables depuis ICI, grâce à Brigitte Célérier.”

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