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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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[à l’intime (et roumégations)]

#roumégation du #relire

samedi 30 mars 2013, par C Jeanney

Tiens, je ne suis pas concernée (alors de quoi je me mêle hein) mais, d’un point de vue éthique, il me semble
qu’il y a ici un gros souci.
Non pas dans le billet d’Hubert Guillaud, qui présente largement les faits, mais parmi les commentateurs dont la majorité trouvent acceptable de priver un auteur du simple droit de regard sur son travail.
Je ne suis pas concernée, et j’espère bien ne jamais l’être. Que mes textes puissent être soumis à un contrat de publication ou de mise en ligne inexistant, non communiqué, et donc non validé, me navrerait.

J’imagine le genre de courrier que ça donnerait (je suis un peu chameau j’avoue) (et sûrement caricaturale) (mais peut-être pas tant que ça) (et puis cette lettre-type pourra toujours me servir, si je veux me lancer dans une reconversion) (je suis bien prévoyante) :

Madame, Monsieur,
Constatant que votre ouvrage n’était plus ré-édité, et en tant que particulier particulièrement altruiste, je m’en suis approprié les droits en vertu de la vertu de la loi du partage partageur.
Je ne vous ai pas mis au courant (cause décret douze alinéa 6018) mais vous avez six mois pour vous dédire. En revanche, je ne vous envoie pas cette lettre, donc vous n’êtes toujours pas au courant (vous constaterez d’ailleurs que le fait de le dire ici, et dans cette lettre non écrite, que je ne l’écris pas, constitue une savoureuse mise en abyme).
J’ai donc numérisé votre ouvrage sans votre accord (cause décret douze alinéa 6018) mais, mes services ayant sous les coudes et face à eux un travail considérable - et comme le scanner tombe souvent en panne - il se peut que quelques pages soient restées collées entre elles ou que certaines coquilles (cocasses) s’y soient introduites, transformant les cl en d par exemple, ce qui occasionnera, j’en suis sûre, quelques quiproquos assez réjouissants et tout à fait propices à une production poétique ultérieure (rien ne se perd, tout se transforme, vive la création !).
Je n’en ai vendu que deux, parce que je ne suis pas une agence de pub non plus. Vous avez donc gagné douze centimes ainsi que la fierté d’entrer dans une Humanité plus Ouverte, plus Grande, plus Partageuse, plus Accessible, enfin plus HUMAINE, ce qui, j’en suis certaine, vous sera d’un grand réconfort.
Bien cordialement,
etsétéraétsétéra

Messages

  • savoureux, est ce que l’humour suffira à panser les déchirures des auteurs concernés ?

  • je trouve la façon de procéder de cette bibliothèque tout simplement dégueulasse (je dirais bien "ignoble" mais Dominique Hasselmannn, mon voisin du 10 dit que j’emploie ce mot-là à tort et à travers) (je l’ai déjà dit ailleurs mais je recommence) : j’ai ouï dans le poste, sur france q, hier soir le pédégé/patron/hautdelahiérarchieàvomir/exbeaubourg/expoète/donc ex auteur dire, à propos de cette abjection de "relire" que "y’a que ceux qui font rien qui ne sont jamais critiqués" : je me suis dit comme ça "bruno, mon chou, on n’est plus en cm1" (quand je me parle, c’est vrai, parfois, je prends des libertés avec des gens que je connais pas) . Il nous restera toujours l’humour, et il nous reste toujours à être solidaires face à ces gens-là (ils ont, de la même manière, envahi le monde des articles de sciences sociales via le cnrs, si ma mémoire est bonne, en vendant des articles sans en avertir leurs auteurs) (très fort, le monde libéral) (y’a des choses à faire, il me semble, pour ce gouvernement dix mois déjà et circulez y’a rien à voir, on garde le cap) (putain)

    • "et circulez y’a rien à voir", et puis nous on regarde, et qu’est-ce qu’on peut faire d’autre que s’affliger :-(
      (mais râler quand même)
      (parce que oumf, tout ça trop lourd parfois)

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