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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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[à l’intime (et roumégations)]

journal du glissements, de l’oblique - l’origami et l’inter

lundi 9 juin 2014, par C Jeanney

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 glissement chambardement réel
(très réel, pas juste une impression, I swear)
en ce moment une mosaïque sous les pieds dont les morceaux changent de couleur
(et ça fait longtemps que ça dure, mais vraiment visible aujourd’hui, d’où la modification - du site, des habitudes, du rythme, du grand bazar))


  Oblique fini remanié reconstruit épousseté
(l’autre jour, il y a quelques semaines, face à une échéance que je ne m’explique pas, j’ai fait "tout sélectionner", "rechercher/remplacer" les virgules, les autres signes de ponctuation, par des espaces blancs, pour trouver le texte tout nu, sûrement ce qui ce passe dans un garage quand on nettoie un moteur démonté avec toutes les pièces alignées, les vis les tuyaux les joints (et toutes ces incongruités chromées et mystérieuses dont je ne connais pas le nom), et l’impression ensuite, en reconstruisant le tempo, de regarder ce texte différemment, d’être plus "avec lui", juste à son niveau et les mots à la hauteur des yeux (une sorte de cohérence ici), l’attention portée à l’oreille aussi, Oblique parlé à voix haute, peut-être un sentiment de chair ajoutée aux morceaux assemblés)
Oblique retravaillé jusqu’à un moment m, où ce qui apparaît semble tenir debout lorqu’on le pose - pas forcément assuré, ni fier de lui, et certainement pas désinvolte, mais debout
maintenant attendre


 en route, autre chose, dont je voudrais absolument que ce soit autre chose (avec un grand AU, un grand CHO), et donc me coltiner à la fiction, et vers une formulation qui ne me soit pas naturelle
pour l’instant l’idée c’est :
un personnage (sans nom) qui modifie sa trajectoire à cause d’un détail (important, anodin, fou, effrayant, illusoire) et croise un autre personnage (sans nom) qui modifie sa trajectoire, etc, etc.
entre le coq à l’âne & bout-de-ficelle et la volonté d’une fabrique très différente, loin de la sensation-autobio-captation-fragment dans laquelle j’écris depuis longtemps (je sais bien qu’au fond c’est toujours le même texte qui travaille, mais tenter, au moins tenter de faire courant d’air, oui, une bascule, un peu d’inhabituel, même s’il est inconfortable, pour ne pas ressasser, radoter)
donc, il y aurait des débuts, des fins, des événements, en plus du jeu de domino, de dépliement de personnages/actions, d’où le titre d’ Origami , et je ne sais pas trop où ça va, cul-de-sac, petite nationale tranquille, paquebot ou slalom
pour le rythme, je laisse faire le hasard, pas de contraintes quotidiennes, ce que j’ai souvent (trop ?) pratiqué dans le passé (grand AU, grand CHO))


 peut-être reprendre ce journal plus régulièrement, parce qu’il se passe des choses qui me restent sur le bout de la langue et où les poser ? l’étudiant ce matin à la caisse (il manquait des croquettes, du shampoing), très jeune, mais les gestes sûrs (enlever l’antivol sans même regarder, peser les abricots et sortir un plastique, organisé, un étudiant si jeune avec les geste rodés, comme s’il faisait cela depuis vingt ou trente ans), à mesure que j’avance dans la file je vois ses yeux las se froncer, sa bouche s’amollir, pourtant les mêmes gestes assurés et professionnels, un sourire avec les bonjours les mercis (même s’il n’a pas de réponse) , et il commence à s’agiter, se lève, appuyé contre l’écran de sa caisse, il souffle, il appelle, il ne se sent pas bien, "qu’est-ce que tu as" demande la chef, il montre vaguement son torse, il dit "je ne sais pas", presque l’envie de pleurer, comme un très jeune garçon (c’est un très jeune garçon), il part, je ne vois pas où, il disparaît entre les dos nus et les tongs, les chemises à fleurs ouvertes, les tatouages, les caddys saucisses-heineken, cette chaleur qu’il y avait, ou c’était de vivre ce moment-là qui le rendait malade, je ne sais pas, mais j’ai mémorisé sur son visage l’impact, il y avait cette dureté reçue, peut-être que ce moment sans sens était trop dur, tout simplement trop dur (la question du temps, de ce qu’on y fait, minutes par minutes, ces grands AU grands CHO dont on aurait besoin, tous ?)

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(site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)

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