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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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nairn, annie

samedi 3 novembre 2012, par C Jeanney

ne pas savoir ce ciel, de quand il date, les nuages sans âges, mécanique dépourvue de fer, ça se délite se reconstruit à l’identique un pas plus loin, et s’y porter, avancer dans l’espace, au milieu du brouillard mousse enveloppe charnue à traverser d’un doigt, qu’on laisse derrière nous, dans le vide noir profond, avancer, météorites étoiles point de repères mobiles qu’il faudrait oublier et désapprendre à s’orienter, laisser les souvenirs, les anticipations, sentir pointue la petite peur, le vide, le vide, peur qu’on ne laisse pas s’installer, qu’on frape avant le grand vertige, chercher les bords perdre les murs, ne pas tomber (il y a ce genre de cauchemar où l’on tombe sans s’arrêter sans même savoir s’il y a un bas, ne pas savoir est terrifiant) alors garder la petite peur petite et l’écraser avant qu’elle prenne toute la place, tu vois ce ciel sans âge flotter mousse, flotter gronde, tourbillons de vapeur, tu te repères aux gens et surtout aux visages, ils te sourient, te montrent des poissons, fièrement, font du cheval, ils jouent aussi, beaucoup, lancent des balles lancent des billes, établissent des classements, s’émerveillent des points, se désolent de manquer des buts, continuent de sourire, leurs visages tous, celui d’un homme joyeux ou d’une femme en vacances, marchent près du vertige, nuages sans âges, marchent près des comètes, peur écrasée, marchent au bord de la vieille femme de bronze aux yeux vacants

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