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« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

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TENTATIVES PONCTUELLES //

projets/germes

[Reproduction], projet (journal)

mardi 28 octobre 2014, par C Jeanney


choisir de dérouler ici la teneur du projet Reproduction
sorte de réflexion à voix haute
męme si une sorte de danger à dire/dévoiler
danger que le projet tourne court, meurt,
ou danger que la construction devienne prépondérante face au texte lui-même
danger que ce ne soit que les explications qui le fasse tenir debout
d’habitude, c’est cuisine interne, mais je change la donne ici, sans savoir pourquoi (sans doute à cause de la nouveauté que ça engendre et de ma faim de tests/tentatives autres, liés à ma peur de l’encroûtement, du radotage)


 soit Giorgione, peintre dont on ne sait pratiquement rien, il meurt très jeune,
il ne signe pas ses toiles, les experts s’affrontent encore pour lui attribuer celle-ci ou celle-là
10 tableaux seulement de sa main (dont on soit sûr)
y figurent des scènes souvent inexplicables, inexpliquées
 soit La Tempête, de Giorgione
de ce peintre dont on ne sait rien,
qui ne signe pas et qui peint des tableaux
dont le sens nous échappe
date inconnue (entre 1500 et 1510, peut-être)
visible seulement en reproduction
(ou bien se rendre aux Gallerie dell’Accademia de Venise, et se trouver devant l’interdiction de le filmer ou de prendre des photos)
 pour la signification de cette toile, une kyrielle d’interprétations possibles et d’hypothèses tentées par des savants multiples,
scène biblique, scène mythologique, naissance du printemps, autoportrait en famille, etc, mais au final le sens reste inconnu
 ne m’intéresse pas ce sens,
mais cet inconnu
ce sens inconnu, comme ouverture possible
aux possibles, espace
et chemins à mettre en place pour se positionner (simplement être) devant l’image
l’œil que l’image convoque, vers quoi, comment
et comment ça résonne
 soit un texte 1, titré "devant la tempête", mais titre tronqué, car
écrit sans avoir la reproduction du tableau sous les yeux
pour que ce soit mode de peinture interne-ingéré, la pensée de cette toile sans artifice, pensée brute
(dedans/devant)
 par hasard, ce texte 1 comporte 303 mots, une symétrie inattendue
la saisir et s’y appuyer
 comme il y a dépliement des hypothèses et recherches de sens de la toile, chercher un dépliement du texte
à chaque phrase ajouter, retrancher, reprendre, cerner, s’enfoncer, suivre une piste, une autre,
manipuler cette image fixe, secrète / se saisir de cette image visible/invisible
 grossir le texte1 mais sans anarchie, donc choisir de simplement doubler
c’est-à-dire limiter le texte2 (texte suivant) à 606 mots
et le troisième en aurait 1212
et ainsi de suite...
 texte global qui s’enfanterait lui-même, proliférerait
les phrases engendreraient des phrases en creusement d’elles-mêmes, dépliées
 un texte qui se reproduirait : reproduction, sens double (titre)
 aussi le sens reproduction comme fac-simile du réel
chercher le réel sous la vitre
la toile vue comme outil-kaléidoscope, avec ouverture de facettes, reproduites-engendrées,
en expansion (jusqu’où ?) (voir)
 fractales (thème cher/mien/qui me poursuit)
 faire se succéder les textes dans l’ordre de leur prolifération, texte1, texte2, etc, avec ajouts et repentirs
donc travail visiblement en marche, travail rendu visible sur une toile invisible, où une image-mystère reste toujours à ouvrir, et encore et encore
(là où j’en suis)

Messages

  • passionnant.. admire moi qui ai perdu les mots si les ai jamais eus, et dont le peu de cervelle est obnubilé par la déploration, réflexion pour moi seule politique.
    Mais qui vais suivre avec intérêt passionné je pense
    qui aime la Tempête, qui pense que tant pis si on ne peut pas la photographier, que les reproductions, les interprétations, font déjà entrer dans son mystère
    et que la photo intérieure, un peu brouillée et effacée, déformée par le temps, qu’en ont prise mes yeux est une bonne base pour cela

  • beau projet... admiration... et bien certaine que jamais tu ne t’encroûteras ni ne radoteras (ce n’est pas commandement mais simple constat...)

  • La fractale, thème cher/mien/qui me poursuit
    le creusement
    Stephen King dit de mémoire qu’il faut creuser la terre assez large autour du quoi, dinosaure ?, pour ne pas casser le squelette et pas trop large pour qu’il reste bien le sujet central.
    gageons que tu sauras faire, :-)

  • non, mais attends, où tu vas t’arrêter ? (3 fois cent un) :°))
    et regarder à nouveau la scène peut-être (101 est premier jte dirai) (en effet très commentée) (mais il y a de quoi faire (le reflet sous le pont la posture du berger chasseur je ne sais quoi avec son bâton, là, et cette bohémienne -je ne vois pas bien pourquoi ce serait une bohémienne plutôt qu’une déesse mais je m’égare- etc...) (non, aucun rapport des chiffres à tes textes tes écrits, mais beau projet, oui)

  • merci beaucoup à tous ! :-)
    (mais où je vais m’arrêter, j’en sais fichtrement rien, je roule droit devant, vers l’infini et au-delà comme disait l’autre :-))

  • Passionnant, comme toujours ! Projet parallèle à celui du "Journal d’un affranchi" et l’intersectant donc à l’infini, tentatives en tout point différentes afin de mieux se répondre, faisant coexister ta peur du ressassement et ma peur qu’il y ait, dans ce que j’écris, autre chose que des fragments d’un seul, "grand" texte...

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