TENTATIVES

« la vie ça éparpille des fois / ça chélidoine et copeaux / ça bleuit ça noisette » [Maryse Hache / porte mangée 32]

ABC | PMG

S comme Six into One

lundi 1er janvier 2024, par C Jeanney

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accompagne
Lotus Seven


On peut essayer d’imaginer pourquoi PMG a détesté Six Into One.
D’abord sa forme.
Un narrateur (Saul Reichlin) se donnant des airs de Numéro 6 mais mal (en sorte de dandy à lavallière) prétend interroger tous ceux qui participèrent à la création du Prisonnier (mais c’est faux, c’est une mascarade). Ce narrateur, ou maître d’œuvre se veut clairvoyant et en quelque sort scientifique, Entamons ensemble la dissection de cette série, semble-t-il proposer, installant donc supériorité et distance, une distance détestable, car elle ramène la série au rang de créature étrange, ludique, un ovni, une sorte d’olibrius. Le Prisonnier n’est pas une extravagance, une fantaisie. Les attributs externes (blazers, grand bi, rôdeur) ne trompent que les enfants. Dessous cet emballage, s’agitent des données concrètes, vivantes, présentes, violentes. Le choix. La liberté. La lutte. La vérité. Le contrôle. On ne peut pas, comme le fait le narrateur de Six Into One, regarder Le Prisonnier de façon détachée. Ou alors, c’est qu’on n’a rien compris.
On peut supposer que la forme de Six Into One est le produit d’une grande admiration, l’hommage maladroit d’un très fan, car Chris Rodley qui écrit le texte du narrateur Saul Reichlin est un très grand fan. Mais PMG ne supporte pas les fans. L’existence même du fan le désole. La notion de fan induit le groupe, adorateur d’un seul, d’une seule. Le fan suppose une foule de fans, foule qu’on peut mener à sa guise, divertir, convertir, du pain et des jeux, tout ce que PMG a en horreur.
Autre problème : les participants (Lew Grade, David Tomblin, Patrick McGoohan, etc.) sont interrogés et traités à égalité. Mais comment est-ce possible ?
Le Prisonnier appartient à PMG de la première note de musique du générique du premier épisode à la scène finale.
C’est par politesse que PMG dit adorer le travail d’équipe.
Il sait très bien que, dans cette opération, si on l’avait ôté de l’équation, on aurait obtenu une insignifiante histoire de James Bond de plus.
Et il n’y aurait sûrement pas eu de fans du Prisonnier, encore moins de tournage de Six Into OneThe Prisoner file 16 ans après le show.
Ces gens ne montrent donc aucune lucidité ? Gratitude ?

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